Date
6 janvier 2022 à 20:30
Lieu
Salle du Mont-Blanc (RER Les Baconnets)
Cycle
Hors cycle 2021-22
Intervenant Jean-Jacques Hublin est professeur à l'Institut Max Planck d’Anthropologie Evolutionnaire à Leipzig et titulaire de la Chaire de Paléoanthropologie au Collège de France
Jean-Jacques Hublin est professeur à l’Institut Max Planck d’Anthropologie Evolutionnaire à Leipzig (Allemagne) où il a créé le Département d’Evolution Humaine et il est titulaire de la Chaire de Paléoanthropologie au Collège de France.
Chercheur au Centre National de Recherche Scientifique (1981-2000), puis professeur à l’Université de Bordeaux 1 (1999-2004), il a enseigné à l’Université de Californie à Berkeley (1992), à l’Université d’Harvard (1997), à l’Université de Stanford (1999 et 2011) et à l’Université de Leydes (Pays-Bas)(2010-2020).
Jean-Jacques Hublin a participé à un large éventail de projets scientifiques pluridisciplinaires, abordant l’évolution humaine. Il a écrit ou co-écrit plus de 300 articles scientifiques et a publié une quinzaine d’ouvrages. En 2011, il a créé la Société Européenne pour l’Étude de l’Evolution Humaine (ESHE) qu’il a présidé jusqu’en 2020. Il est régulièrement classé par Thomson Reuters parmi les premiers 1% de chercheurs les plus cités dans sa discipline. Il a reçu le prix F. Millepierre de l’Academie Française (1990) et le prix Rudolf-Virchow de la fondation Prinz Maximilian zu Wied (2013). Il a été décoré par Sa Majesté Mohamed VI du Wissam royal al-Kafaa al-Fikria (2017) et est Chevalier de la Légion d’honneur depuis 2019.
La conférence
L’évolution humaine est remarquable dans la mesure où elle peut être décrite comme un processus bio-culturel. Au cours des deux derniers millions d’années, elle est caractérisée par une intensification des comportements de prédation, une expansion géographique hors du domaine tropical, et surtout la réorganisation et l’accroissement spectaculaire du cerveau.
Dans ce processus, les modifications profondes qu’ont connues, chez nos ancêtres, les modalités de la reproduction et de la croissance ont joué un rôle central. Elles ont largement contribué à l’émergence de notre complexité cognitive et de sociétés véritablement humaines.
Les formes récentes d’Hominines (Néandertaliens, Dénisoviens et Homo sapiens dits « modernes ») montrent à la fois les effets d’une évolution séparée et ceux d’un fort parallélisme, notamment en ce qui concerne les modes d’exploitation du milieu, le développement technologique et la mise en place d’un cerveau de grande taille.
C’est cependant en Afrique que cette évolution a été la plus rapide et la plus poussée. Entre 100 000 et 50 000 ans avant le présent, des groupes d’Homo sapiens se répandent hors de ce continent et remplacent les formes archaïques vivant en Eurasie tout en les absorbant partiellement.
A la fin de la dernière glaciation (10 000 av. présent), les descendants de ces migrants occupent la quasi-totalité des terres émergées. Tout au long de cette expansion, l’impact des groupes de chasseurs-cueilleurs sur les faunes locales est marqué, notamment dans les zones où celles-ci n’ont pas co-évolué avec d’autres lignées humaines. Mais c’est surtout avec le développement de l’agriculture que l’altération des milieux naturels a connu un essor irréversible.
Pour en savoir plus :
- Découverte en 2017 des plus anciens restes d’Homo sapiens (300 000 ans), voir conférence de presse, communiqué de presse, … sur le lien https://www.college-de-france.fr/site/jean-jacques-hublin/Recherches.htm
- L’agenda 2022 des cours de Jean-Jacques Hublin au Collège de France
- Bibliographie – sélection
Quand d’autres hommes peuplaient la terre : nouveaux regards sur nos origines, J.-J. Hublin et B. Seytre, Paris, Flammarion, 2008, 267 p
Biologie de la culture : Paléoanthropologie du genre Homo, J.-J Hublin, Paris, Fayard, 2017.
Boucher de Perthes : Les origines romantiques de la préhistoire. Préface d’Yves Coppens. C. Cohen, & J.-J. Hublin, Paris, Éditions Belin / Humensis, 2017.
